Au cours de son développement, le fœtus subit déjà des influences du monde extérieur. C’est pourquoi, pour permettre aux chiots un bon développement, la mère doit être dans un environnement où elle se sent en sécurité, entourée et recevant tout ce qu’il faut pour couvrir ses besoins physiques et psychologiques.
Quelques jours avant la mise bas, la futur maman prend ses marques dans la nurserie, pièce de la maison où je m’installe également afin d’apporter une présence sécurisante et une aide lors de la mise bas, ainsi que lors des deux premières semaines de vie des chiots.
Dès l’expulsion, la mère lèche frénétiquement le petit pour le débarrasser du sac amniotique, couper le cordon ombilical et stimuler la respiration.
Les chiots naissent les paupières soudées et les oreilles fermées par des replis cutanés. Ils sont quasiment aveugles et sourds, mais le goût, l’odorat ainsi que la perception de leur corps (proprioception), de la douleur (nociception), de la température (thermoception), et de l’équilibre (équilibroception) sont déjà bien développés. Ils sont donc capables de ramper vers la source de chaleur et d’odeur que diffuse leur mère et de trouver les mamelles. Ils dépendent aussi de leur mère (ou substitut humain) pour faire leurs besoins. Celle-ci en leur léchant le ventre et les parties anogénitales, provoque la miction et défécation de ses petits.
Les 3-4 premières semaines, les chiots sont incapables de réguler leur température. La thermorégulation du nouveau-né se met en place progressivement au cours du premier mois. Il est donc primordial de veiller à la régulation thermique. Leur “nid” étant un espace ouvert dans une pièce chauffée à 21°c (à la différence d’une tanière enterrée, fermée capable de maintenir une température suffisante), ils ont donc besoin que celui-ci soit chauffé (entre 25 et 30°c). Nous ne chauffons pas toute la pièce mais seulement le nid afin que la mère puisse se mettre plus au frais si besoin. Pour cela une lampe chauffante est placée au dessus du nid permettant ainsi aux chiots de se placer plus ou moins loin de la lampe en fonction de leur besoin.
Les 10-15 premiers jours, la mère ne sort quasiment pas de la nurserie, sauf quelques minutes pour faire ses besoins avant de rapidement rejoindre ses petits. Durant cette période, nos autres chiens se tiennent éloignés des chiots et nous pouvons observer certains de nos chiens déposer de la nourriture à l’entrée de la nurserie. Les 2 premières semaines, les chiots passent la majorité de leur temps à dormir et manger. Leur développement est encore rudimentaire, néanmoins, ils sont capables de faire des associations simples et leur environnement a déjà une influence sur eux. Certaines stimulations (manipulations, caresses, lumières, températures, stress ou bien-être de la mère et de la fratrie…) accélèrent et favorisent la maturation et le développement cérébral. Si à cette période, il n’est pas bon de déranger sans cesses les petits, il est néanmoins bénéfique de les caresser et de les stimuler un petit moment chaque jour. Nous profitons donc des moments quotidiens de nettoyage du nid et de pesée pour apporter ces premières caresses et stimulations.
Entre la 2 ème et la 3 ème semaine de vie, les sens des chiots se développent, ils ouvrent les yeux et peuvent désormais entendre correctement. Ils se déplacent de mieux en mieux, sont capables de s’asseoir. Ils sont aussi désormais capables de faire leur besoins tout seul et en dehors du nid. Ils vont commencer à explorer leur environnement et à émettre leurs premiers signaux sociaux (remuer la queue, aboyer, grogner). C’est la période des premiers jeux maladroits ! Les chiots commencent à laper et mordiller (les premières dents sortent à 21 jours) et leur maman leur régurgite de la nourriture qu’ils lapent maladroitement. Durant cette semaine les petits découvrent un environnement riche en couleurs, odeurs, formes et bruits. Ils cherchent le contact avec nous pour notre plus grand plaisir et rencontrent déjà certains de nos chiens.
Vers 3 semaines, nous leur fournissons leur premiers repas solides composés de petits morceaux de viande, poissons et abats. Repas qui augmenterons progressivement en quantité et diversité, permettant une croissance harmonieuse et des chiots sains et forts, ayant développés un bon système immunitaire et une bonne flore intestinale.
Au delà de trois semaines, ils ont accès petit à petit aux autres pièces de la maison, au parc à chiots extérieur et enfin à l’ensemble du terrain. Le parc à chiots est un enclos de 100m² rempli de divers objets, jouets et textures à découvrir, avec une cabane chauffée. Ils vivent désormais au sein de la “meute” dont tous les membres participent à leur éducation et ils côtoient régulièrement chats, furets et autres animaux. Ils apprennent à communiquer avec leur semblables et enregistrent les bons comportements à adopter. Vers 5-6 semaines, ils prennent l’habitude de sortir dehors pour faire leurs besoins. Ils rencontrent d’autres humains “étrangers” à la famille et d’autres chiens aussi. La socialisation va s’intensifier en respectant bien sûr le rythme de chaque chiot. Entre huit et dix semaines, ils nous accompagnent dans divers lieux publics (restaurants, magasins, parcs, centres villes, brocantes…) avec et sans leurs parents. Ils nous accompagnent aussi lors de balades canines, l’occasion pour eux de rencontrer toutes sortes de chiens et ainsi de travailler leur communication canine, de prendre exemple sur leurs parents sociaux et habitués à ce genre de balades, pour partir avec le meilleur bagage possible, avant de rejoindre leur nouvelle famille .