Histoire de la race

Originaire des régions montagneuses de la préfecture de Kochi sur l’île de shikoku (四国), le Shikoku Ken ou Kochi ken (Ken 犬 signifiant chien) est l’une des 6 races natives du Japon.

Le japon a connu deux vagues de migrations de population, amenant avec eux des chiens domestiques utilisés pour la chasse. Durant la période Jōmon (13000-400ans AEC), les premiers migrants connus au Japon; le peuple Jomon, auraient amené des chiens Jōmon-ken dans l’archipel japonais il y a environ dix à douze mille ans. Les plus anciens restes squelettiques de chiens découverts dans une tombe au Japon datent de 9 500 avant notre ère. Le peuple Jōmon vivait de la chasse et de la cueillette, et durant cette période, les chiens semblent avoir été les seuls animaux domestiques. Plus tard, pendant la période Yayoi (1000 avant notre ère – 300 après notre ère), le peuple Yayoi a amené avec lui le Yayoi-ken (chien Yayoi) de la péninsule coréenne. Les Shikoku ken seraient les descendants des chiens issus du croisement entre les Jomon-ken et les Yayoi-ken. Jusque dans les année 1950 au Japon, la plupart des chiens de montagnes utilisés pour la chasse étaient élevés librement dans la foret. Leur morphotype serait en majorité la résultante de la pression de sélection induite par l’environnement (foret de montagne escarpée). Au cours de cette longue période de 10000 ans, on estime que des croisements avec des loups de Honshu se serait produit plusieurs fois. L’espèce étant très présente sur l’île de shikoku jusque dans les année 1700. 

 

 

Les Shikoku ken, étaient élevés dans différentes zones des chaines de montagnes de l’île, pour la chasse, essentiellement aux sangliers et aux cerfs. Ce sont des chiens téméraires et réfléchis capables de se déplacer efficacement dans un environnement escarpé.  L’accès à ces régions étant difficile, la race a pu garder une génétique et un physique très proche de ce qu’elle pouvait être à ces début, sans subir l’influence des races occidentales. Néanmoins, ces régions étant éloignées les unes des autres, limitant de ce fait aussi les croisements entre lignées, différents types de Shikoku se sont développés.

En 1928, est formée la Nihon Ken Hozonkai (NIPPO), organisation dédiée à la préservation des 6 races de spitz natives de l’archipel japonais. C’est grâce à cette organisation qu’en 1937 le Shikoku Ken est déclaré Monument Naturel Vivant.

A  l’époque de la classification du Shikoku ken comme race, on trouvait dans les différentes régions  3 “type” de Shikoku provenant de 4 lignées : Awa, Hongawa, Hata et Uwajima. Les lignées Uwajima et Hata, plus proche géographiquement étaient pratiquement indiscernables et ont donc dès le début, été regroupées comme Hata. Durant la Seconde guerre mondiale, la lignée Awa a quasiment disparue, laissant les lignées Hongawa et Hata comme les 2 lignées qui composent le Shikoku moderne.

Les Shikoku de type Hata avaient généralement une construction osseuse plus épaisse, un crâne plus large, des oreilles plus petites et une fourrure plus dense et longue. En comparaison, ceux de type Hongawa étaient généralement plus fins et longilignes avec une construction et des allures plus élégantes, une bonne forme d’oreille, mais une fourrure plus dure, avec moins de sous poils.

Dans les temps anciens, on faisait référence à ces chiens en les nommant Tosa-inu, mais pour éviter toute confusion, ce nom est aujourd’hui, uniquement employé pour parler, d’une race de grands chiens, à l’époque employé comme chien de combat, issu du croisement de Shikoku ken et de grandes races occidentales comme le saint-Bernard, le mastiff, le dogue allemand… 

Sources :

Chiba Tokuji 千葉徳爾. Ōkami wa naze kieta ka オオカミはなぜ消えたか(Why did the wolf disappear?). Shinjinbutsu ōraisha, 1995. 

Ishiguro N, Okumura N, Matsui A, Shigehara N : Molecular genetic analysis of ancient Japanese dog. The dogs through time : An Archaeological Perspective, British Archaeological Reports (Bar) International Series, Chepter 27, Archaeopress, London (2000)

Ishiguro N, Inoshima Y, Shigehara N: analyse d’ADN mitochondrial du loup japonais (Canis lupus hodophilax Temminck, 1839) et comparaison avec des haplotypes représentatifs de loups et de chiens domestiques., Zoolog Sci, 26, 765-770 (2009)

Okumura N, Ishiguro N, Nakano M, Matsui A, Sahara M: variations génétiques intra et croisées des principales régions non codantes de l’ADN mitochondrial dans les races de chiens indigènes japonais ( Canis familiaris ), Anim Genet, 27, 397-405 (1996)

Obara , K Nakamura (1992) Notes on a skull of so-called “Yama-lnu” or wild canine preserved in the Minamiashigara municipal folklore museum. Bull Kanagawa Pref Mus Nat Sci 21:105–110

Tanabe Y: L’origine des chiens japonais et leur association avec les Japonais, Zoolog Sci, 8, 639-651 (1991)

Yuichi Tanabe: origine des chiens japonais et de leurs souches, Jinkaikai, 49, 221-226 (1996)

N Shigehara , H Hongo (2000) Dog and wolf remains of the earliest Jomon period at Torihama site in Fukui Prefecture. Torihama-Kaizuka-Kennkyu 2: 23–40 

Shigeru Kato :  the nihon ken blog http://nihonken.blogspot.com/p/shikoku.html

NIPPO Société de Préservation des races Japonaises https://www.nihonken-hozonkai.or.jp/monument/