Hongawa berceau de la race

Le cours supérieur de la plus grande rivière de Shikoku, berceau de la race !

Au coeur du massif de Shikoku “une goutte du grand fleuve”

Text Makoto Aoyama, trad Wendy Ginkgos
 
Pour cette interview, je suis allée dans la ville d’Ino, district d’Agawa (吾川郡, Agawa-gun) prefecture de Kochi (高知県, Kōchi-ken), mais l’aéroport le plus proche se situe dans la capitale de la préfecture voisine d’Ehime (愛媛県, Ehime-ken) à Matsuyama (松山市, Matsuyama-shi). De toute façon c’est loin en raison de la grande fusion d’Heisei *. Si vous situé Ino sur une carte c’est en plein milieu de Shikoku donc peu importe l’aéroport que vous utiliserez, vous serez encore loin.
 
Des montagnes escarpées parcourent tout Shikoku d’Est en Ouest. Je suis partie en voiture depuis le port de Matsuyama-sora vers l’ouest, en traversant à vive allure l’autoroute de Matsuyama, puis en sortant de l’autoroute, cap vers le sud. On se retrouve soudainement sur une route de montagne sinueuse. Immédiatement, la vitesse de croisière est divisée par 2. La raideur des montagnes est continuellement interrompue par la présence de nombreux virages serrés.
 
Dans les montagnes de Shikoku, célèbres pour leur pentes escarpées, se trouve le mont Ishizuchi (1800-2000m d’altitude) vers lequel je me dirige. Apercevoir la vallée en bas, de l’autre coté du garde-corps de la route me donne froid dans le dos, Et ce n’est pas exagérer de dire que ce sentiment grandit avec la vue. C’est comme si la vallée s’effondrait verticalement jusqu’aux profondeurs de la terre.
Au delà de la frontière préfectorale, on s’enfonce encore plus dans les montagnes. C’est ici que la rivière Yoshino, qui est le plus grand fleuve de Shikoku prend sa source. De ces petites gouttes qui sortent et ruissellent sur ces pentes abruptes, se forme un ruisseau, qui va plus loin devenir le plus grand fleuve qui coule doucement dans l’immense bassin qu’il forme sur la plaine de Tokushima.
 
Juste une goutte du grand fleuve !
 
Dans cette interview, j’ai souvent visité un endroit appelé la source, mais c’est la première fois que j’atteins LA SOURCE, lieu d’origine des Shikoku.
En courant dans les montagnes escarpées de la zone fluviale, les pattes des chiens deviennent fortes et plus souples. Bien évidement, le corp du chien est fortement influencé par son environnement.
On dit du chien de Shikoku qu’il est le chien le plus proche du loup et pour cause, les chiens locaux produits par le village de Hongawa, et gardés dans les montagnes, seraient issus de loups apprivoisés et d’hybrides naturels.
 
LES GENS ET LES CHIENS VÉCURENT ENSEMBLE DANS LA MONTAGNE

un petit monde isolé du grand monde extérieur, les conditions optimales de conservation des espèces.

Le district de Hongawa, d’où provient la rivière Yoshino s’appelait autrefois le village de Hongawa. Jusque dans les années 1955, le tramway du bureau forestier était le seul moyen de transport, un voyage dans les montagnes escarpées pour atteindre le point de la ville de Kochi où se trouve le bureau préfectoral. Tous les fonctionnaires qui y étaient postés avaient peur de cette profondeur de montagneuse. Beaucoup demandaient leur démission à peine arrivés sur le sol du col du chemin du village de Motoyama. Cependant, il y a beaucoup de choses qui ne pourraient survivre si cette terre n’étaient pas aussi isolée par ce massif abrupt.
Dans les hautes terres guyanaise d’Amérique du sud sur les iles isolées de Galápagos, dans l’océan Pacifique, vous pouvez voir de nombreuses créatures qui ont évoluées spécifiquement à leur milieu et des anciennes espèces qui auraient dues être détruites comme ailleurs. L’environnement hostile pour l’homme réunit les conditions optimales pour la survie des variétés rares.
Même les chiens japonais qui existent aujourd’hui ont été élevées à partir des chiens qui ont survécus dans les régions montagneuses du japon, alors en très petits nombres, quasiment au bord de l’extinction à cause de croisements avec des chiens Occidentaux dans les plaines.
De nombreux chiens locaux précieux ont été découvert dans cette région de Hongawa et ils sont les fondateurs de la race Shikoku ken.
Les espaces ruraux et urbains des plaines ne sont pas par nature le milieu dans lequel ils vivaient. Est-il possible que la grande adaptabilité des êtres vivants à leur environnement ait conduit a une modification du tempérament des chiens de Shikoku ? Pourraient ils être devenus autre chose que les chiens Japonais sauvages et primitifs qui poursuivaient leurs proies dans les montagnes ?
shi-ba 2012 VOL 62
Quelques infos
 
Hongawa berceau de la race, était un village localisé dans la préfecture de Kochi sur l’île Shikoku, dont la population était estimée en 2003 à 749. Depuis octobre 2004, le village n’existe plus en tant que municipalité indépendante, mais fait désormais partie de la ville de Ino.
 
La Grande Fusion des communes symbole historique de l’expansion capitaliste industrielle et de la rationalisation de la gestion administrative amputera le Japon de ses 71 314 communes durant la seconde moitié du XIXème siècle (début de l’Ere Meiji).
La Grande Fusion de 1889, ère de Meiji (1868/1912), réduira ce nombre à 15 859 communes.
La Grande Fusion de 1953, ère de Showa (1926/1989), réduira ce nombre à 9 868 communes et en 1961 à 3 472 communes.
La Grande Fusion de 2005, ère de Heisei (1989, mort d’Hirohito, ?… ) réduira ce nombre à la fin de 2006 à 1 822 communes…
Autoritaire, exclusive, arbitraire et partisanne la Grande Fusion a été présentée comme “une voie de secours” aux villages et aux communes, comme “une étape indispensable dans le processus de la décentralisation du pouvoir administratif central et de l’autonomisation des communes” dixit les bulletins de la Direction de l’Autonomie Locale du Ministère de la Gestion Publique, des Affaires intérieures, des Postes et des Télécommunications
(Interview, de Mr.Sakaï par Christian Pose)